Les Éditions de la Noraye

Petite vengeance deviendra grande
Le culte des déesses
Une fille ça ne pleure pas
Les Frincekanoks
Le courage du mouton
ainsi que les albums pour enfants
Une amitié explosive
Le grand projet
Pyro fugue
et
Le visiteur
sont désormais disponibles
en format numéique.
Visitez le site dont l'adresse apparaît
ci-dessous pour les commander.
http://vitrine.entrepotnumerique.com


12,95$


19,95$


12,95$


En vente en librairie





Accueil / Voir nouveaux textes
Voir anciens textes
Livres de l'auteur



À propos de ce blog
Ce blogue est destiné aux gens qui aiment la littérature québécoise et la langue française. L’auteur apprécierait particulièrement que les lecteurs qui connaissent ses livres lui fassent part de leurs commentaires pour qu’il puisse échanger avec eux.

L’actualité littéraire est au cœur des échanges d’opinion possibles et quiconque veut faire connaître ses opinions sur des publications récentes ou faire part de la publication d’une œuvre y est le bienvenu.



À propos de l'auteur
(Sherbrooke, 31 mai 1942- ) Claude Daigneault fait ses études classiques au Séminaire Saint-Charles Borromée de Sherbrooke. Il entreprend une carrière de rédacteur publicitaire à Toronto en 1961, puis il devient journaliste à L'Événement et au Soleil de Québec dès 1963. Il restera au Soleil jusqu'en 1979, tour à tour rédacteur-traducteur aux informations internationales, chroniqueur à l'éducation, directeur de la section Arts et Lettres, critique d’art, de littérature et de cinéma, éditeur des informations internationales et chef de pupitre. Ses fonctions l'amèneront également à faire des reportages dans plusieurs pays. Claude Daigneault quitte le journalisme en 1979 et entre à l'Institut québécois du Cinéma comme directeur, puis administrateur de l'aide à la scénarisation. En 1984, il occupe le poste de directeur des Communications à Téléfilm Canada. Il revient ensuite au journalisme, de 1985 à 1993, alors qu'il est chef adjoint du service français de la Presse Canadienne, puis responsable des textes documentaires. En 1993, il retourne à Téléfilm Canada en tant qu'analyste de scénarios. De 1998 à 2005, il est script-éditeur et scénariste pour diverses compagnies de production de films et de séries télévisées. Depuis, il consacre la majeure partie de son temps à écrire des romans et des nouvelles.

Quelques sites que nous aimons
Suzanne Olivier
De ma culture à la vôtre
Culture Lanaudière
Luciole
Pause lecture

Les Éditions de la Noraye

« Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul, Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul ! »

(CYRANO DE BERGERAC, d’Edmond Rostand, second acte, scène VIII)





2011-10-05 - 11:21:00

Nouveaux romans jeunesse


Nouveaux romans jeunesse




Citation du jour :

Rien de plus agréable à rencontrer que plus faible que soi.

(Alice Parizeau, écrivaine québécoise, 1930-1990)



Nouveaux romans jeunesse

HANAKEN
La lignée du sabre
Roman de Geneviève Blouin
Illustré par Sybilline
Collection : Aventure illustrée
Éditions Trampoline


Il s’agit de la première œuvre romanesque d’une jeune Québécoise qui a cependant publié des nouvelles dans diverses revues dont « Solaris » et « Alibis ».

Son éditeur dit d’elle qu’elle a toujours voulu écrire et qu’elle lit énormément. Je le crois. Elle ne s’égare pas dans de longues phrases à propositions multiples ; elle se passionne pour l’aventure et se préoccupe de décrire l’action en termes précis. On perçoit l’influence du cinéma et des séries télévisées où il est possible de jouer avec le montage pour accentuer l’effet émotif et le suspense. Elle a le sens de bien évoquer les sentiments dans un style alerte, efficace et simple tout à la fois.

« Elle a étudié l’histoire par plaisir, obtenant une maîtrise à l’UQÀM dans cette discipline » lit-on dan sa courte biographie. C’est alors qu’elle s’est initiée aux arts martiaux un peu par hasard, « sans savoir qu’ils constitueraient bientôt l’un des éléments importants de sa vie. »

L’histoire et les arts martiaux ont en effet joué un rôle majeur dans l’écriture de ce roman jeunesse (j’ai des réserves au sujet de cette appellation dans ce cas-ci) qui se déroule à l’époque des samouraïs japonais au plein cœur d’une guerre d’hégémonie entre deux fiefs.

Les personnages de ce roman sont nombreux et on met beaucoup de temps à discerner qui est qui ; fort heureusement, on a inclus une liste des 22 personnages avec une courte description de leur identité. Les noms japonais ne sont pas faciles à se remémorer. Mais les deux héros principaux sont une adolescente et son frère à peine plus jeune qu’elle qui ne vivent que pour l’apprentissage du métier de samouraï et dont l’existence est consacrée à l’apprentissage du maniement des armes, en particulier le sabre.

Il faut signaler qu’en ce domaine, on a pensé aussi au lecteur : des illustrations réalistes de différents costumes et armes sont insérées dans le cadre du texte, particulièrement dans les tout premiers chapitres.

Comme dans la plupart des histoires à caractère militaire où les héros sont confrontés à des défis et des conflits propres au passage à l’âge adulte, celle-ci comporte sa part de violence et d’affrontements.

Et cet aspect m’a irrité. Le livre est présenté comme convenant à un public de 12 ans et plus. J’entends bien que les ados de la nouvelle génération sont habitués à la violence et à la cruauté par les jeux vidéos, les films, les émissions de télé. Mais est-ce bien le rôle d’un roman qu’on dit destiné à la « jeunesse » de présenter des comportements d’une violence aussi explicite : hara-kiris, meurtres, exécutions, combats mortels, etc. sont décrits avec précision.

Je reconnais que l’auteure a fait appel à ses connaissances en Histoire pour inventer cette intrigue au demeurant bien ficelée. La véracité des comportements maintient l’intérêt jusqu’à la fin. Mais à la longue, je me croyais face à une histoire pour adulte. Ce ne sont pas des monstres imaginaires que l’on détruit ici, comme dans les livres et les films de Harry Potter ou les jeux vidéo. Ce sont des êtres humains présentés comme tels.

Comme l’auteure, j’ai été un lecteur passionné, assidu, maniaque même dès l’enfance. Comme elle, très jeune, j’ai rêvé de devenir écrivain. Je ne me contentais certes pas des livres de la Comtesse de Ségur. Je ne vais pas vous citer de collections ni de titres, de peur de dévoiler mon grand âge et mes grands « péchés » d’avoir lu des livres à l’index. Mais, même les récits les plus vigoureux, les plus combatifs, les plus inspirés se gardaient une petite gêne face à la violence gratuite.

Est-ce trop jeune à 12 ans de savoir comment on se suicide ou comment on tranche la tête de quelqu’un ? Pour moi, oui. Mais je crois que c’est aux parents d’évaluer la question. Peut-être devrais-je écouter le conseil que la chansonnière Marie-Josée Neuville donnait aux « vieux » : « Relisez "L’art d’être grand-père" de Victor Hugo ».

Nouveaux romans jeunesse

LES EXPLOITS D’UN HÉROS RÉTICENT
(MAIS EXTRÊMEMENT SÉDUISANT)
Roman de Maureen Fergus
Traduction de Marie-Andrée Clermont
Éditions Pierre Tisseyre

Ce roman jeunesse canadien-anglais, traduit et non pas trahi comme la multitude de livres anglophones qui nous arrivent martyrisés de France, m’a fait rire bruyamment durant 334 pages. Il est l’oeuvre d’une résidente de Winnipeg, femme d’affaire et mère de trois enfants, détentrice d’un bac en science et d’un MBA. Elle a déjà publié dans des magazines canadiens, mais ce roman est son premier.

L’argument est simple : un ado de 13 ans, aussi naïf qu’égocentrique, reçoit de la conseillère en orientation la directive inéluctable de tenir un journal personnel qui lui apprendra à mesurer ses paroles plutôt que de toujours parler à tort et à travers devant tout le monde.

Sous le prétexte que de tenir un journal personnel est « une affaire de filles », il opte plutôt, sous la pression non équivoque de sa mère, pour se raconter à son magnétophone. Le livre devient ainsi une suite hilarante de brefs récits de la part d’un narcissique (une vraie peste à certains moments !) qui n’a aucune conscience du ridicule qui le caractérise.

L’auteure démontre une solide connaissance des adolescents des deux sexes, comme l’exprime ce portrait d’une jeune famille contemporaine. Le fait que l’action se déroule à Winnipeg ajoute de la couleur. (Je me suis pris à turluter la chanson de Pierre Lalonde « À Winnipeg les nuits sont longues… ») Le sens de l’humour de Maureen Fergus a la saveur bien particulière de l’humour irlandais, turbulent, rugueux et capable de soulever des éclats de rire bien plus que de petits sourires entendus.

Chacun de nous a connu des camarades de classes insupportables comme ce héros (qu’on ne prénomme jamais au demeurant). L’autodérision les caractérise autant que l’effort constant de se faire plaindre, d’obtenir des faveurs parce qu’ils croient que tout leur est dû. En somme, le héros est un « enfant-roi » typique qui ne voit aucun mal à avoir une hygiène plus que défaillante, à ne pas écouter l’enseignant en classe, à mentir, à ne pas remettre ses devoirs à temps et à crier bien fort à l’injustice lorsqu’il reçoit un F sur son bulletin, estimant que sa prof corpulente aurait pu lui attribuer un F+. Chacun des courts textes prend fin sur un « punch ». Croyez-moi, ça prend un tempérament d’humoriste aguerri pour être en mesure d’en produire à un tel rythme.

Et progressivement, le livre prend une dimension que le lecteur n’avait pas vu venir. La prise de conscience contre son gré des inégalités inhérentes à la société dans laquelle il vit va jeter une toute petite graine d’humanité dans l’esprit de ce jeune égoïste professionnel dont la fausse franchise obsessionnelle ressemble le plus souvent à des insultes.

Mais lorsque le lecteur s’imagine qu’il est sur la voie de la prise de responsabilités, il est surpris de le voir bifurquer dans une autre forme de fabulation. La fin tragi-comique est comme le livre : plus comique que tragique.

Un petit problème à signaler : en dépit de la qualité de sa traduction québécoise fidèle à l’humour de l’auteur et à la réalité canadienne-anglaise, la traductrice a laissé passer quelques gros anglicismes qui sont peut-être le menu quotidien du langage parlé québécois, mais qui n’ont pas leur place dans un roman destiné à une jeunesse qui a plus besoin d’être guidée en matière de vocabulaire que conforter dans leurs erreurs.

Voici des exemples : « jockstrap » plutôt que coquille ; « coupe-vent » (wind-breaker) plutôt que blouson ; « éligible » plutôt qu’admissible ; « nous serons mieux » plutôt que nous ferons mieux ; à deux reprises « j’ai figé » plutôt que je me suis figé.

Je ne veux pas accabler la traductrice, mais peut-être l’éditeur aurait-il avantage à faire procéder à une vérification plus minutieuse des versions finales.


Nouveaux romans jeunesse

LES AILES BRISÉES
Roman de Danièle Desrosiers
Collection : Faubourg St-Rock
Éditions Pierre Tisseyre

Auteure de livres jeunesse depuis 1989, Danièle Desrosiers est aussi connue pour ses scénarios d’émissions pour les jeunes telles « Les Zigotos », « Macaroni tout garni », « Bric-à-brac ». « Rue des petits matins ». C’est sans doute pourquoi, en lisant sa dernière œuvre, j’avais rédigé parmi mes notes qu’elle faisait preuve d’un style vif et cinématographique.

J’entends par là qu’elle sait établir des conflits interpersonnels et insérer des coups de théâtre qui laissent présager des rebondissements. Son sens de la description et son habileté à créer des personnages originaux qui portent l’action tiennent le lecteur en haleine.

Son choix de sujet est courageux : faire le portrait d’un milieu d’handicapés qui apprennent à vivre avec leur handicap et à lutter pour se réintégrer de plein droit dans le milieu du travail pourrait succomber au sentimentalisme poussé.

Mais sa connaissance de la jeunesse contemporaine lui permet de procéder sans fausse note dans la structuration de cette histoire où Stéphanie, une adolescente blessée dans un accident d’auto, vivra un conflit difficile avec son père surprotecteur dont la charité bourrue devient insupportable.

Le roman installe aussi plusieurs intrigues secondaires (Raphaël le bègue, Johnny le motard artiste, Élodie la confidente de Stéphanie, Raphaëlle la bénévole exacerbée, etc.) qui créent un effet de dramatisation efficace. La résolution finale est inattendue et, bien que sentimentale à souhait, elle complète correctement l’histoire.

Le roman s’adresse aux 12-15 ans à mon avis ; il prépare à la lecture de livres plus denses et plus volumineux. Un seul anglicisme à signaler (« prendre une marche » plutôt que faire une marche). Mais les livres pour la jeunesse devraient être impeccables sur le plan linguistique. Ce n’est sûrement pas les téléromans qui vont apprendre aux adolescents la maîtrise du français.


Claude Daigneault




4 commentaires

2011-10-06 - 15:43:04
cris

Bonjour,
A quelle adresse (email ou postale)peut-on vous envoyer un manuscrit ?
Merci




2011-10-06 - 16:16:57
Claude Daigneault

Bonjour,

J'ai le regret de vous annoncer que, pour des raisons de santé, j'ai dû mettre un terme à l'édition de livres.

Je vous engage à consulter le site de l'ANEL (Association des éditeurs de livres) :

http://www.anel.qc.ca/InformationAuPublic.asp?PageNo=18

Vous y trouverez tous les renseignements susceptibles de vous aider à faire le choix d'un éditeur de même que la liste de toutes les maisons d'édition du Québec.




2011-10-16 - 21:27:44
Gen

Merci pour la critique de "Hanaken", dans laquelle vous soulevez un point qui m'avait moi-même mise mal à l'aise au début: la violence du sujet.

Je ne crois pas avoir présenté cette violence gratuitement cependant : tout en lui donnant la part qui lui revient étant donné son cadre historique, j'ai voulu montrer son impact psychologique sur les personnages.

J'ai parfois l'impression qu'en gardant gêne et pudeur dans leur façon de présenter la violence (notamment en ne confrontant les héros qu'à des monstres ou autres créatures), les oeuvres pour la jeunesse créent un cocon protecteur dont les jeunes ne sortent plus qu'avec difficultés (et douleurs).

Cela dit, ma solution n'était peut-être pas non plus la bonne, mais j'ai tenté d'explorer une autre avenue.




2011-10-17 - 11:09:43
Le blogueur

Bonjour Gen,

L'opinion d'un critique n'est qu'une opinion. Je me suis longtemps interrogé sur cet aspect de votre roman, avant de rédiger mon texte. Je suis contre la censure et je vous reconnais le droit de raconter vos histoires comme vous l'entendez, surtout que vous manifestez en net talent de conteuse.

Mais avec l'âge, je suis de plus en plus touché par certains écarts de notre société et la violence des jeunes (entre eux et contre leurs enseignants comme on l'apprend ces jours-ci) est un sujet qui me préoccupe.

La responsabilité appartient probablement plus à la télévision qu'au livre jeunesse. On ne peut pas qu'écrire des "Martine à la plage", mais lorsque des gamins du primaire attaquent leur institutrice, l'écrivain doit se demander s'il peut contribuer à démentir cette croyance que "tout est permis".

Bonne chance dans votre carrière que je vous souhaite fructueuse.






Pour laisser un commentaire, remplissez ce formulaire.

Votre nom ou alias
Vos commentaires